vendredi 2 décembre 2011

Langue de travail dans le secteur public - Large place à l'anglais

Un poids démesuré par rapport à celui des anglophones au Québec, conclut une étude

Québec — Même dans le secteur public au Québec, l'anglais comme langue de travail prend une place disproportionnée par rapport au poids démographique des anglophones. Dans le reste du Canada, c'est l'inverse, bien que la distorsion soit moins marquée.

C'est le constat que font l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et l'Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA) dans une étude sur l'offre d'emploi de langue minoritaire des institutions publiques au Québec et au Canada. Dévoilée hier, cette étude signée par l'économiste Henri Thibaudin est une première: elle analyse la situation dans le réseau de l'éducation et celui de la santé et des services sociaux ainsi que dans les administrations publiques des trois ordres de gouvernement (fédéral, provincial et municipal).

Ainsi, 13,6 % des employés du secteur public au Québec utilisent le plus souvent l'anglais au travail ou indifféremment l'anglais ou le français alors que le poids démographique des anglophones est de 8,7 %. C'est un total de 135 250 emplois qui sont touchés et qui représentent une masse salariale de 6,15 milliards, a calculé Henri Thibaudin. Les données sont tirées du recensement de 2006.

«On dit souvent que la situation du français comme langue de travail est problématique à cause de la mondialisation, à cause de l'anglais langue internationale», a souligné le président de l'IRFA, Patrick Sabourin. «On s'est dit: "regardons dans les secteurs d'emploi qui sont largement à l'abri des effets de la mondialisation, le secteur public". On a constaté un déséquilibre assez important.»

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